La solution à deux États est « le cache-sexe » de notre impuissance, parce qu'il est trop tard. Nous en reparlons aujourd'hui mais c'est en 1996 qu'il fallait l'évoquer, voire en 2000.
En 1994, il y avait 250 000 colons en Cisjordanie et Israël était dirigé par des « peacemakers », Shimon Peres et Yitzhak Rabin. Mais la colonisation s'est poursuivie, sans réponse adaptée. En septembre 1996, le ministre des affaires étrangères Hubert Védrine s'est rendu à Jérusalem après des émeutes consécutives au souhait de nationalistes israéliens de construire un tunnel sous le mont du Temple. Les journalistes lui ont demandé s'il n'était pas possible d'envisager des sanctions contre Israël, notamment sur les produits fabriqués dans les colonies et estampillés « Made in Israël », contrairement aux stipulations du droit international : Hubert Védrine nous a alors répondu qu'au sein de l'Europe des Quinze, les Allemands et les Hollandais étaient opposés à de telles sanctions.
Les Américains viennent pour la première fois de sanctionner des colons mais le monde se réveille trop tard. Israël se retrouve pris à son propre piège : les accords d'Oslo organisaient l'autonomie des hommes mais ne prévoyaient pas l'autonomie de la terre, alors même qu'il s'agissait d'un conflit territorial. L'Occident a été incapable de faire cesser la colonisation.