Il est vrai que la nuance règne aujourd'hui. Aucun d'entre vous, qui critiquez la politique de Benyamin Netanyahou, ne sera accusé d'antisémitisme. Malheureusement, lorsque notre groupe a produit une résolution avant le 7 octobre 2023 pour expliquer que l'État d'Israël mettait en place une politique d'apartheid, nous étions taxés d'antisémites. Désormais, le monde entier a observé qu'une telle politique était bien à l'œuvre mais nous n'avons pas pour autant reçu d'excuses.
Les rues françaises devraient être remplies de gens qui manifestent contre le massacre en cours à Gaza, comme cela est le cas des centaines de milliers de manifestants qui défilent en Allemagne, en Espagne, en Irlande, en Angleterre, aux États-Unis pour protester contre ce génocide. Le peuple français n'est pas à la hauteur, parce que les conditions ont été créées pour qu'il ne puisse pas l'être. Les gens pensent que s'ils manifestent pour condamner la politique de Benyamin Netanyahou, ils seront accusés – voire déférés en justice – pour antisémitisme. Comment notre pays a-t-il pu en arriver là ? C'est une grande question.
Vous nous avez également fait part de la retenue, voire de l'acceptation des dirigeants de pays arabes. Mais comment le Maroc ne peut-il pas être en accord avec Israël ? Le Maroc colonise le Sahara occidental et Israël colonise la Palestine. Cette solidarité entre colons n'est guère étonnante.
Enfin, je souligne l'honnêteté intellectuelle de M. Malbrunot, lorsqu'il indique que le Hamas est une idée. En effet, il est impossible d'écraser une idée militairement. Au contraire, le crime en cours contre les Palestiniens va provoquer la propagation de cette idée partout dans le monde.