De manière assez paradoxale, aucun pays ne remet en cause les accords d'Abraham, ni les Émirats arabes unis, ni le Bahreïn, ni le Maroc. Ensuite, Trump fait preuve de retenue et de la volonté de ne pas s'engager publiquement, ce qui est assez rare. De son côté, le Hamas se nourrit du manque de perspective, de l'absence de solution. Simultanément, il sera difficile de penser l'après-guerre sans le Hamas, dont une partie a montré son intérêt à intégrer l'Autorité palestinienne et à reconnaître l'État d'Israël.
L'idée d'un « deux poids, deux mesures » est effectivement assez largement partagée dans le Sud global aujourd'hui, qui se réjouit finalement de ce décalage, de cette fracture entre le monde occidental et les pays du Sud qui se sentent brutalisés. Si elle n'est pas partagée par tous les États, cette question est aussi importante.
Vous nous avez enfin interrogés sur les conséquences pour la France. Jusqu'à aujourd'hui, les États partenaires de la France tiennent la rue et, tant que cela restera le cas, il n'y aura pas vraiment de dérapages en dépit des manifestations. Mais jusqu'à quand ? Les États du Sud eux-mêmes ne sont pas en mesure d'y répondre.