À partir du 7 octobre 2023, la France a clairement opéré un repositionnement en faveur d'Israël, qui a été assumé. Il est loin d'être anodin que treize ambassadeurs de France sur dix-sept au Moyen-Orient et au Maghreb aient, pour la première fois depuis cinquante ans, envoyé une note dissidente à l'Élysée pour souligner que la position française est incomprise. Cette alerte reflète effectivement ce que nous constatons sur le terrain, c'est-à-dire une perte d'influence considérable.
De plus, l'idée d'une coalition internationale pour lutter contre le Hamas a suscité une incompréhension considérable, qui se traduit dans les faits. Je rappelle que lors de sa visite en Jordanie au mois de novembre, le président de la République n'a pas été accueilli par le premier ministre ni le roi, mais par le maire d'Amman. Aujourd'hui, la singularité de la France, qui était encore vivace en 1996 ou en 2003, n'existe plus au Moyen-Orient.