Je vous remercie pour vos éclairages sur ce conflit. L'agression du Hamas est une violation du droit international, que nous devons condamner avec la plus grande force. La réplique d'Israël n'est pas propice à un apaisement et les conflits qui perdurent dans la région conduisent à des crises humanitaires extrêmement inquiétantes, non seulement à Gaza, mais aussi au Yémen. À l'heure où nous parlons, l'extrême précarité, la faim ou des maladies comme le choléra entraînent un nombre préoccupant de victimes. J'aimerais exprimer, dans ce sens, une pensée toute particulière à ces civils qui sont victimes du conflit. Nous devons poursuivre notre mobilisation dans la région pour leur venir en aide.
L'instabilité dans les pays du Proche-Orient conduit également à des mouvements considérables de populations contraintes de fuir les conflits ou enfermées sans possibilité de fuite ou de mise à l'abri. À Rafah, près de 1,3 million de Palestiniens sont entassés à la suite des bombardements incessants. Après avoir progressivement migré jusqu'à la frontière égyptienne, ces populations disent ne plus savoir où aller. De l'autre côté de la frontière, en Égypte, la pression de devoir gérer seule un nouveau flux migratoire conséquent se fait également sentir.
De fait, le pays constitue déjà une terre d'asile pour de nombreuses personnes. Actuellement, près de 9 millions de migrants, venant pour la plupart du Yémen et du Soudan, où la situation est extrêmement préoccupante, y ont trouvé refuge. Si le pays essaye tant bien que mal de se préparer, se posent la question de sa capacité à accueillir un nombre aussi important de réfugiés mais également celle de la crainte des autorités égyptiennes d'importer ce conflit et la menace terroriste.
Selon vous, l'Égypte est-elle en mesure de gérer une potentielle arrivée massive de Palestiniens et de Palestiniennes ? Quel rôle la France et l'Union européenne (UE) peuvent jouer, afin d'accompagner le pays, alors qu'un partenariat entre l'UE et l'Égypte comprenant un volet migratoire devrait prochainement voir le jour, comme l'a rapporté le Cairo Institute ?