La semaine dernière, les membres de l'Agence qualité construction ont posé la première pierre d'une future concertation générale sur la construction et son adaptation aux conditions spécifiques aux outre-mer. Elle nous permettra de travailler ensemble à la résolution de problèmes qui nous intéressent tous, et s'agissant desquels nous avons tous acquis au fil des années une expertise locale éprouvée.
Un seul exemple : la réglementation thermique, acoustique et aération dans les DOM (RTAA DOM). Nous savons tous que les températures tendent à augmenter partout. Si nous ne travaillons pas de concert à une adaptation du bâti à ce phénomène, c'est à une augmentation généralisée de la climatisation que nous assisterons. Or ce n'est pas notre objectif. Au contraire, nous entendons promouvoir, comme nous le faisons depuis quinze ans à La Réunion, la ventilation traversante et le facteur solaire – qui ne relève pas seulement de l'isolation –, afin de protéger nos constructions.
À cet égard, il nous semble inadmissible que la stratégie de financement du dispositif MaPrimeRénov' fasse entièrement l'impasse sur le facteur solaire. L'isolation n'est pas la seule solution. Importer de la laine de verre, qui devra être acheminée vers nos territoires dans des containers, ne servira qu'à enrichir quelques grands groupes et à générer du dioxyde de carbone. Quelle ineptie ! Il faut au contraire travailler sur le facteur solaire à partir d'une réflexion d'ensemble sur l'exposition du bâti. C'est ainsi que nous serons plus efficaces tant au stade de la construction que de l'exploitation, en évitant un usage trop important de la climatisation. Tout le monde peut y gagner mais il faut lever certains freins. À court terme et notamment dans le Sud et pendant la période estivale, l'Hexagone sera lui aussi confronté aux températures extrêmes et aux consommations excessives de climatisation. La lutte contre ces phénomènes sera donc d'intérêt national. Or nous sommes en avance d'une décennie sur ce sujet.