Je regrette, je ne dispose pas d'éléments spécifiques concernant Mayotte. Mais vous l'avez dit vous-même, le problème est de la même nature que dans les autres territoires d'outre-mer, avec une ampleur différente.
Je ne reviens pas sur notre proposition de demander aux assureurs d'assurer une offre sur tout le territoire en contrepartie du bénéfice du régime Cat nat. Une autre chose à faire serait de diffuser la culture assurantielle. Une de nos consœurs de Guadeloupe nous explique qu'il y est naturel pour les habitants de faire des réparations eux-mêmes dans leur logement, y compris en respectant les normes, plutôt que de faire jouer leur assurance : ils n'ont pas l'idée de recourir à un tiers. Les Ultramarins savent ce qu'est un risque – La Réunion connaît des cyclones chaque année, de décembre à mars ; en revanche, la prévention, l'entretien et le recours au système contractuel, privé ou public, ne sont pas spontanés. Il faut donc faire preuve de pédagogie.
Quant à la question financière, elle se pose tout de même. On peut établir une relation entre le taux de pauvreté et une réticence à souscrire une assurance. Néanmoins, dans l'Hexagone, où 14 % des gens vivent sous le seuil de pauvreté, le taux de souscription à une assurance habitation se monte à 97 %, et non à 86 %. En Martinique, 27 % des gens vivent sous le seuil de pauvreté ; en Guyane, 53 %. La prime moyenne du portefeuille de l'une de nos collègues de Guadeloupe s'élève à 285 euros hors taxes, contre 265 euros pour l'un de nos collègues de l'Aisne – département qui ne subit pas les mêmes aléas que la Guadeloupe ! D'après France assureurs, la prime moyenne d'un propriétaire occupant s'établit à 268 euros. L'aspect financier est donc important, mais peut-être pas déterminant.