Plus d'un quart des étudiants sont inscrits dans l'enseignement supérieur privé, une proportion en hausse de plus de 5 % depuis 2017. Quatre groupes dominent ce juteux marché : Galileo, Omnes, Eureka et Ionis. Plusieurs enquêtes montrent que ces sociétés à but lucratif sont souvent pilotées par des fonds d'investissement. Dans leurs brochures, la mention « formation reconnue par l'État » rassure les étudiants et leurs familles. Le 8 septembre dernier, vous déclariez, madame la ministre, qu'il fallait renforcer le contrôle de l'État sur ces formations privées et annonciez la création d'un label de qualité applicable dès la rentrée prochaine. L'intention était louable. Seulement, on apprend que Martin Hirsch, ancien patron de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, et Charline Avenel, toujours sous le coup d'une procédure disciplinaire à la suite de ses exploits lorsqu'elle était rectrice de l'académie de Versailles, participent à l'élaboration des critères qui seront retenus pour l'attribution de ce label. Or, Martin Hirsch est vice-président du groupe Galileo et Charline Avenel directrice générale du groupe Ionis. Confirmez-vous que les dirigeants des plus gros groupes du secteur élaborent eux-mêmes les règles de leur contrôle ? Dans l'affirmative, comptez-vous mettre fin à ce scandaleux conflit d'intérêts ?