Les récentes annonces des coups de rabot donnés aux crédits de l'enseignement supérieur et à la recherche nous ont abasourdis ; les universités, étranglées par le sous-financement, sont en danger. Mais un autre danger, désormais à visage découvert, les menace : l'extrême droite, qui se terrait dans l'ombre et agissait brutalement mais silencieusement, est désormais sortie du bois, sans plus se cacher mais sans rien céder de sa brutalité. Comment pouvons-nous accepter que les universités, lieux des Lumières et de la citoyenneté, soient en proie à l'expression de la haine de l'autre et d'une vision du monde étriquée, alors qu'elles représentent l'ouverture sur autrui ?
Madame la ministre vous êtes, me semble-t-il, restée silencieuse face à la recrudescence des violences dans les facultés. Elles sont le fait des militants de syndicats d'une extrême-droite qui tend à se normaliser, à l'Université aussi. Nous ne pouvons pas nous réveiller quand il sera trop tard, une fois de plus ! Si vous n'avez pas décidé d'agir maintenant, quand comptez-vous le faire contre les insultes racistes, les ratonnades, le cyber-harcèlement, les agressions physiques, les collages racistes, sexistes, homophobes, transphobes ? Cette phase violente traduit l'institutionnalisation de l'extrême-droite par une nouvelle stratégie dangereuse visant à s'intégrer à la démocratie universitaire pour mieux diffuser ces idées nauséabondes et haineuses. Peu à peu, les syndicats d'extrême-droite se faufilent dans les élections universitaires, présentent de plus en plus de listes et obtiennent parfois des élus. Ces signaux sont alarmants. Vous avez condamné les violences antisémites ; vous auriez également pu condamner les pratiques des syndicats d'étudiants d'extrême-droite. Vous qui aviez envisagé de démissionner pour ne pas participer à la normalisation des idées de la droite extrême, quelles mesures comptez-vous prendre pour mettre fin à l'enracinement de l'extrême-droite dans les facultés ?