Nous avons appris le 22 février dernier la réduction de 904 millions d'euros des crédits alloués à l'enseignement supérieur et à la recherche. Cette somme représente pratiquement une année de la trajectoire prévue par la LPR, et 3 % de crédits en moins pour l'enseignement supérieur. En fait, c'est un retour au budget 2023 de la recherche en dépit de l'augmentation annoncée lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2024. La suppression de ces 904 millions de crédits signifie notamment la diminution d'un million d'euros du budget de chaque université, bien qu'elles soient déjà en déficit budgétaire chronique, et 125 millions d'euros en moins pour le financement des Crous, des bourses et de la vie étudiante alors que la précarité ne cesse d'augmenter parmi les étudiants.
La recherche en France avance à deux vitesses selon que l'on prend en considération les annonces politiques du Président de la République ou la réalité budgétaire. Il faut donc rappeler les objectifs de la LPR : porter la France à la pointe de la recherche scientifique mondiale, renforcer l'attractivité des carrières scientifiques et diffuser la recherche. La réalité, c'est, en fait d'ambitions affirmées par le président de la République, la casse des perspectives d'une recherche fragilisée par vos dispositions successives. Alors que, selon Campus France, 41 % des étudiants inscrits dans les écoles doctorales françaises sont étrangers, toutes les modifications réglementaires ou législatives vont contre l'attractivité de nos établissements de recherche. Qu'il s'agisse du plan Bienvenue en France de 2019 ou de la récente loi sur l'immigration, entre baisse des crédits et mise en place de règles contraignantes sinon dissuasives, on peut s'interroger sur les ambitions du Gouvernement pour tous ceux qui œuvrent en faveur de notre recherche. Comment comptez-vous maintenir la revalorisation pluriannuelle de la rémunération des doctorants ? Avez-vous une réelle ambition pour la recherche en France ?