Il y a quelques jours, nous avons appris avec effarement que près d'un milliard d'euros seraient supprimés du budget de l'enseignement supérieur et de la recherche. Cette annonce a suscité l'effroi dans le milieu de la recherche, déjà fortement éprouvé. L'action du Gouvernement est proprement destructrice. La recherche et le développement connaissent aujourd'hui une évolution sans pareille. Les États-Unis et la Chine investissent en conséquence mais, en France, on se permet de supprimer des financements, alors même que le Gouvernement s'était engagé à respecter l'objectif fixé dans la stratégie de Lisbonne de consacrer 3 % du PIB aux dépenses de recherche et développement, et que le Président de la République avait juré en décembre dernier de continuer de donner plus de moyens à la recherche. Nous étions déjà en retard ; chaque année qui passe accroît ce retard. Nous le paierons car cela nous contraindra à rester dépendants de pays tiers en matière d'innovation, alors que la fuite des cerveaux ne fera que s'aggraver.
Enfin, quel signal cela donne-t-il à nos jeunes qui peinent tant à poursuivre leurs études supérieures, avec des conditions de vie très difficiles ? Ils vont payer et endurer les conséquences de votre gestion économique désastreuse. Vos choix politiques, ce sont moins de possibilités d'études, et donc moins d'emplois qualifiés. Madame la ministre, laisserez-vous la jeunesse à l'abandon, obligée de s'exiler pour étudier et travailler ? Continuerez-vous de laisser se creuser un fossé de plus en plus profond entre la France et les pays qui misent sur la recherche et leur jeunesse, où allez-vous enfin revoir votre copie pour avancer dans le sens du bien commun pour la France et cesser de mépriser de notre jeunesse ?