La compensation carbone peut se mesurer, même si les indicateurs sont très discutés. On peut, par exemple, mesurer la couverture foliaire des arbres qui vont être abattus. Mais je n'ai pas trouvé ce genre d'études dans le dossier. C'est pour cela que je pense que ce volet est vraiment pris à la légère.
J'insiste de nouveau sur un point : pour qu'un nouvel arbre capture la même quantité de carbone que des grands arbres, il faut attendre à peu près trente ans. Cela veut dire que, pendant toute cette période, les jeunes arbres ne vont pas capturer de carbone. Je reprends ma casquette de géophysicien : c'est le cumul de CO2 qui compte, soit pas seulement la cible mais la trajectoire. Pendant trente ans, ce sont donc, au mieux, 50 % des émissions de CO2 qui vont rester dans l'atmosphère, sans possibilité de retour en arrière. Le principe de la compensation carbone n'est pas adapté à la rapidité des changements climatiques. La littérature scientifique est très claire sur ce sujet.