Un projet de territoire se fait toujours avant une infrastructure. C'est une notion qui arrive dans les années 1999, avec la fameuse loi relative à la solidarité et au renouvellement urbains, dite SRU. L'idée est d'instaurer un principe de solidarité entre les communes d'un territoire pour réfléchir à qui aura un échangeur d'autoroute, qui une zone d'aménagement concerté (ZAC).
Je vous confirme que l'autoroute n'apparaît pas sur les documents de planification. Avec mon collègue François Taulelle, j'ai publié une note, disponible en ligne, qui reprend cette liste et que je pourrai vous fournir. Le Scot Autan-Cocagne, qui était à l'arrêt depuis 2016, a été rendu caduc par le préfet en 2022. Un nouveau Scot est prévu. Je pense qu'il n'y a eu, en réalité, aucune planification. Les maires sont d'accord et réélus, certes, mais en fait cette autoroute arrive à un moment où plus personne ne la voyait venir, ce qui est très paradoxal. Elle arrive peu à peu ; même les documents de planification et d'urbanisme ne l'ont pas vue arriver ! C'est très révélateur d'une absence de préparation.
Nous ne sommes pas les seuls à regretter l'absence de projet de territoire. Le promoteur et les défenseurs de l'A69 en ont senti l'urgence, puisqu'ils ont lancé un comité de développement territorial (Codev) en novembre 2022, soit trois mois avant le début du chantier ! Un fichier PowerPoint circule, résumant les réflexions de ce comité qui a pour mission de préparer le projet de territoire. Un article de la presse régionale relatait, la semaine dernière, la tournée du préfet dans les villages qui auront un échangeur pour voir quelles zones sont susceptibles d'être urbanisées et comment s'organiseront les traversées de villages et les travaux pour élargir les voies, étant donné le déport. Tout porte à croire qu'il n'y a eu absolument aucune préparation et que cela se fait en ce moment. Même ceux qui espéraient le plus l'autoroute ne l'ont pas vue venir aussi vite.