Je suis également ravie de vous retrouver, chers collègues, pour travailler ensemble sur ce dossier. Je remercie nos invités pour leur disponibilité. Plusieurs d'entre nous connaissent la qualité de leurs travaux, qui se double d'un engagement fort sur la question majeure de notre temps, celle de la préservation de l'environnement.
Il m'a semblé indispensable de vous auditionner, messieurs, et je remercie la commission d'enquête de l'avoir accepté. Elle se penche en effet sur des actes juridiques, et la question environnementale relève du droit. Celui-ci est toutefois insuffisamment prescriptif, comme nous aurons l'occasion de le constater au sujet des avis de l'Autorité environnementale. La crise environnementale sévère que traverse notre planète le démontre également : rien que dans notre pays, les atteintes à la forêt, les inondations hors norme ou la sécheresse historique dans les Pyrénées-Orientales ne peuvent que nous interpeller. Vous savez mieux que quiconque que toutes ont pour origine commune les émissions de gaz à effet de serre.
Pour le groupe Écologiste de l'Assemblée nationale comme pour d'autres groupes, il apparaît nécessaire de réinterroger certains projets, en particulier celui de l'A69 – selon les termes du président du conseil départemental de Haute-Garonne lui-même. Ce projet contribuera en effet à l'artificialisation des terres et à l'émission de gaz à effet de serre.
Pour comprendre la genèse de cette voie routière, nous avons commencé par auditionner les personnes qui étaient à l'origine du projet, conçu pour faire face à l'enclavement et à la désindustrialisation du bassin de population et d'emploi de « Castres-Mazamet » – de fait, les guillemets me semblent requis. Les motivations de ce projet doivent en effet être mises en perspective : elles datent de plus de trente ans, et la façon de concevoir l'aménagement d'un territoire a évolué. Au-delà du diagnostic sur les dommages infligés à la nature et à l'agriculture, la présence parmi vous d'économistes et de géographes doit nous permettre de définir l'alternative qui peut être proposée aux habitants du sud du Tarn : leur prospérité, que ce projet n'envisage qu'en termes de PIB, ne passe pas obligatoirement par une autoroute.
Lorsqu'elles nous sont envoyées avant l'audition, les réponses au questionnaire que je vous ai envoyé sont communiquées à l'ensemble des membres de la commission, qu'ils soient favorables ou défavorables au projet d'autoroute. Je considère en effet que notre commission doit être un exercice démocratique – contrairement à ce qu'a été le traitement de ce dossier jusqu'à maintenant. Je vous remercie de bien vouloir transmettre à la commission, en complément de ce que vous direz aujourd'hui, tout élément que vous jugerez utile ou pertinent de porter à notre connaissance.