La France joue depuis longtemps un rôle particulier dans le Pacifique, en raison de sa présence en Nouvelle-Calédonie. Le Pacifique constitue à bien des égards une région-clé des relations internationales, en raison notamment de la présence de plusieurs grandes puissances et de ses très vastes espaces maritimes, qui représentent autant d'enjeux économiques, militaires et environnementaux. Dans ce contexte, notre pays se doit de renforcer sa coopération avec les États de la région, notamment la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
L'accord dont nous sommes saisis vise à établir un cadre juridique pour la coopération en matière de défense, afin de protéger les personnels militaires des deux parties lorsqu'ils sont déployés sur le territoire de l'un ou de l'autre État.
S'il faut en saluer la signature, car il permet de renforcer notre stratégie indopacifique, qui fera l'objet d'un rapport d'information, il faut observer que la Papouasie-Nouvelle-Guinée a récemment renforcé ses relations bilatérales avec plusieurs puissances. Elle a signé en mai 2023 un pacte de sécurité avec les États-Unis ; il en est de même avec le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande et l'Indonésie. Elle a également développé des relations économiques très fortes avec la Chine. La Papouasie-Nouvelle-Guinée n'est-elle pas en train de devenir un pays multi-aligné, sur le modèle de l'Inde ? Si tel est le cas, en cas de conflit régional, le soutien de ce pays mélanésien ne serait pas garanti.
Par ailleurs, compte tenu des leviers de puissance dont disposent la Chine et les États-Unis, quels moyens supplémentaires sont nécessaires à notre pays pour que la coopération avec la Papouasie-Nouvelle-Guinée pèse à l'aune des moyens déployés par nos alliés, notamment les États-Unis et l'Australie ?
Le groupe Les Républicains, soucieux de renforcer la présence française dans l'Indopacifique, votera le texte.