Intervention de Jean-Éric Branaa

Réunion du mercredi 6 mars 2024 à 10h30
Commission des affaires étrangères

Jean-Éric Branaa, maître de conférences à l'Université Paris-Assas et au centre Thucydide :

Nous nous souvenons tous de cet épisode avec Airbus et des 300 millions d'euros de taxes à payer par les viticulteurs français, qui les mettaient dans un désarroi assez extraordinaire. Le fait est que Donald Trump nous dit ce qu'il veut faire. Il s'est appliqué à le faire en 2015-2016, avec une politique internationale placée sous l'angle de la géo-économie, de l'Amérique d'abord, de messages de type « je compte et pas vous » et d'une propension à instaurer des taxes punitives.

C'est évidemment ce qu'il fera à nouveau, puisque c'est le cœur de sa politique. C'est ainsi qu'il séduit ses électeurs, en expliquant que tout doit être fait pour les États-Unis et pas pour le reste du monde. Je m'inquiéterais donc pour les viticulteurs mais aussi pour les producteurs de fromages, la mode, puisque de nombreuses taxes ont frappé ou menacé de frapper les produits français. Elles ont été systématiquement suspendues mais j'imagine bien que la situation est effectivement très angoissante et anxiogène pour les viticulteurs de votre région.

De manière générale, pour la politique étrangère, regardez ce que Trump vous dit car cela correspond normalement à ce qu'il va faire. En 2016, il avait prononcé trois discours de politique internationale en mars, juillet et septembre. Il s'est ensuite attaché exactement à ce qu'il avait annoncé, en répétant sans cesse qu'il faisait ce qu'il disait. Dans le même temps, pour conserver l'imprévisibilité dont vous parliez, il a également déclaré que les promesses n'engagent que ceux qui y croient et qu'un président agit comme bon lui semble.

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