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Intervention de Arnaud Le Gall

Réunion du mercredi 6 mars 2024 à 10h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Le Gall :

Ma question porte sur la relation de Trump à l'OTAN, même si beaucoup d'autres sujets mériteraient débat. Je suis notamment étonné que Trump puisse encore être candidat après la séquence du Capitole mais cela appartient aux Américains.

Donald Trump a menacé, une fois de plus, de ne pas appliquer la défense mutuelle de l'Alliance atlantique aux pays dont les contributions financières seraient, à ses yeux, insuffisantes. Ce n'est pas une première : souvenons-nous du sommet de l'OTAN de juillet 2018, durant lequel il avait fait une crise et expliqué qu'il allait tout envoyer balader si les États ne s'engageaient pas à verser 2 % de leur produit intérieur brut (PIB) pour la défense d'ici 2024. Les alliés avaient alors réaffirmé qu'ils s'en tiendraient à cet objectif et Donald Trump avait finalement déclaré croire en l'OTAN, au grand soulagement de tous. À l'époque, Donald Trump voulait diviser, puisqu'il avait accompagné son propos de violentes déclarations contre l'Allemagne, qui était accusée d'être dans les mains de la Russie. Je cite encore une fois le sommet de l'OTAN 2018.

Si Donald Trump est élu, on peut imaginer qu'il attaquera les objectifs affichés par Ursula von der Leyen – je ne discute pas de leur pertinence et de leur possibilité de mise en œuvre –, qui sont notamment de permettre à l'industrie militaire européenne de rivaliser avec son homologue états-unienne. Derrière une différence de style, qui est un enjeu en soi au regard du caractère détestable du personnage, n'y a-t-il pas malgré tout une certaine continuité dans les politiques états-uniennes relatives au financement de l'OTAN, à l'industrie en général, à l'industrie de défense en particulier, à la compétition économique ?

Rappelons-nous que le désengagement relatif de l'OTAN et la demande d'une contribution accrue des Européens s'inscrivent dans le pivot asiatique, qui n'est pas une invention de Trump mais une invention d'Obama. L'administration américaine continue à demander plus de contributions sur la question de la compétition économique, notamment sur les industries de pointe, donc de défense, et l'IRA est venu rappeler que ce n'est pas uniquement Trump qui préconise le protectionnisme.

Ma question est donc simple : si par malheur Trump était élu, pensez-vous qu'il ira au bout de ce qu'il raconte dans ses meetings ou pensez-vous que, comme pour son dernier mandat, on assistera finalement à une certaine continuité, nonobstant le style, en matière de politique étrangère ?

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