L'impact des sanctions n'est pas complètement nul. Il abaisse les capacités de financement de la Russie. L'appareil industriel russe est sous tension et si la Russie est contrainte de se fournir en munitions auprès de la Corée du Nord ou de l'Iran, elle le doit en partie aux sanctions. De plus, le manque de composantes oblige la Russie à réparer son matériel obsolète et à vider ses stocks issus de la guerre froide plutôt que développer de nouveaux armements. Les Russes misent sur l'effet de masse mais le défaut de modernisation représente un problème majeur à long terme.
En matière d'innovation, de technologies, de capitalisation des entreprises ou d'investissements dans la recherche et le développement, la Russie ne fait pas jeu égal avec l'Occident. Par exemple, le nombre de thèses soutenues en Russie a été divisé par trois au cours de la dernière décennie, ce qui s'ajoute au manque de cadres qualifiés. Je pense que l'économie russe, d'ici cinq ans, va se simplifier. Il convient de rappeler qu'elle est basée sur la rente énergétique et que, sur cet aspect, les sanctions mises en œuvre en 2014 empêchent le développement de nouveaux gisements sur le territoire russe, au moment où les gisements anciens sont en train de s'épuiser.