Intervention de Philippe Gros

Réunion du mercredi 28 février 2024 à 9h00
Commission des affaires étrangères

Philippe Gros, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), coordinateur de l'Observatoire des conflits futurs :

Le terme « économie de guerre » fait écho aux deux guerres mondiales, alors que les réalités de production de systèmes d'armes n'ont rien en commun. On ne fabrique pas un canon Caesar ou un char T-72 comme les Russes fabriquaient les chars T-34 dans des usines de tracteurs il y a quatre-vingts ans. Il en va différemment pour les drones, une économie de drones s'étant développée en Ukraine et en Russie.

Je ne dispose pas de données précises confirmant ce que vous dites à propos des canons Caesar. Cependant, il est évident que la famine de munitions de 155 mm affecte mécaniquement la brigade d'artillerie qui les utilise.

Concernant le privilège accordé aux armes de haute technologie, il s'agit en effet d'un point déterminant. Il conviendrait de faire évoluer notre système vers ce que l'on pourrait nommer un « high-low mix » de capacités. Cependant, il faut se garder de l'excès inverse, c'est-à-dire de produire surtout du matériel rustique et peu performant, ce qui serait une catastrophe. Les soldats de la 47e brigade ukrainienne préféreront toujours le M2 Bradley américain au BMP-1 russe. Il convient de trouver un équilibre, ce qui n'est pas encore le cas dans nos appareils de force.

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