Ce sont donc 4 milliards par an pendant dix ans qu'il faudrait consacrer à cette unique tâche. Mais le Gouvernement préfère les coupes budgétaires – 10 milliards cette année – et l'école, une fois de plus, attendra ou s'effondrera. Elle s'effondre d'ailleurs déjà. La hausse du fonds Vert se limitera finalement à 100 millions d'euros, ce qui semble compromettre sérieusement nos ambitions climatiques et contredire les propos tenus à cette tribune pendant la présentation du texte.
Ces rabotages budgétaires sont incompréhensibles. La hausse du fonds Vert aurait pu donner un élan précieux aux collectivités pour entreprendre des actions concrètes susceptibles d'avoir un impact local réel. La réduire, c'est entraver leurs efforts et reléguer encore une fois nos ambitions écologiques au second plan. Cette réduction est d'autant plus incompréhensible qu'en 2024, pour la première fois, le fonds Vert avait pour objectif de financer non seulement les travaux d'atténuation du changement climatique dans les écoles, mais aussi les mesures d'adaptation. Nous espérons donc, monsieur le rapporteur, que vous ne balaierez pas d'un revers de main notre amendement visant à inclure ces dernières dans le texte.
Pour en venir au contenu de la proposition de loi, elle vise à faciliter le financement des projets de rénovation par les collectivités. La modification envisagée, qui consiste à abaisser de 20 % à 10 % la participation minimale des collectivités au financement des travaux de rénovation énergétique des bâtiments scolaires, semble aller dans le bon sens. Elle soulève pourtant un paradoxe : réduire la participation minimale des collectivités sans augmenter à due proportion les fonds alloués par l'État ne garantit pas que la disposition aura des impacts significatifs sur le terrain et ne nous permettra sûrement pas d'atteindre nos objectifs en la matière.
Ces choix budgétaires d'austérité interrogent réellement : comment comptez-vous aider les collectivités à franchir le mur d'investissements climatiques auquel elles font face ? Sûrement pas en continuant de considérer les moyens des collectivités comme une simple variable d'ajustement des politiques économiques et budgétaires nationales ! Ce dont les collectivités ont besoin, au contraire, c'est de stabilité financière et d'un soutien pérenne pour déployer des politiques ambitieuses en matière de transition écologique.
Vous l'aurez compris, nous voterons ce texte, mais nous attendons de la représentation nationale et du Gouvernement bien plus que ces demi-mesures certes indispensables aujourd'hui, mais qui appellent une ambition bien différente demain.