Je le présente au nom de Sophie Taillé-Polian. Même à cette heure tardive, nos débats sont tout à fait passionnants, car ils témoignent de l'évolution de la conception de l'héritage à travers les années, voire les siècles.
Je commencerai d'ailleurs mon propos en citant le comte de Saint-Simon qui, à en croire ce que je lis, est apprécié au plus haut niveau de l'État. Il disait : « À chacun selon ses capacités, à chaque capacité selon ses œuvres. » Saint-Simon n'était pas un révolutionnaire, mais ses disciples voyaient l'héritage comme le droit de naître avec le privilège de ne rien faire. Ainsi, les saint-simoniens considéraient que les héritiers sont conditionnés pour ne rien apporter à la société, puisque rien ne les pousse à entreprendre et à créer plus de richesses à partager. Ils proposent en outre de faire de l'État le seul héritier, et donc d'allouer la richesse du défunt au collectif, en le subordonnant à l'intérêt général. C'est incroyable !