Il nous aura fallu un an et demi de travail pour, finalement, trouver un accord équilibré avec le Sénat et soumettre au vote un texte portant mesures pour bâtir la société du bien vieillir et de l'autonomie. Je me réjouis de ce consensus et remercie chaleureusement notre collègue Astrid Panosyan-Bouvet, à l'origine de cette initiative parlementaire. Je rappelle qu'il s'agit d'une proposition de loi, c'est-à-dire d'un texte d'origine parlementaire ; il ne s'agit pas de la grande loi attendue par ailleurs. Respectons néanmoins ce travail parlementaire.
Par ce texte, nous avons fait le choix de redéfinir notre rapport à la vieillesse et à l'accompagnement des aînés. Vieillir, c'est vivre plus longtemps. Nous avons une chance incroyable : en quelques décennies, nous avons gagné quinze années d'espérance de vie. Nous devons les vivre en bonne santé, en conservant notre autonomie, et, si possible, en restant à domicile. C'est le rôle majeur de la prévention. En 2030, plus de 21 millions de Français auront plus de 60 ans, parmi lesquels 3 millions seront en perte d'autonomie.
Ces projections nous obligent à repenser notre système, pour prolonger non seulement l'espérance de vie, mais aussi l'espérance de vie en bonne santé.
Le groupe Démocrate se réjouit que la proposition de loi intègre ces enjeux. Demain, la conférence nationale de l'autonomie nouvellement créée pilotera la politique de prévention de la perte d'autonomie, fixera un cap et des objectifs. Le centre de ressources probantes recensera les actions de prévention qui ont fait leur preuve, à l'instar du plan Antichute des personnes âgées, afin d'en permettre la généralisation. Un lieu identifié dans chaque département – le service public départemental de l'autonomie – servira de guichet unique pour toute question relative à l'inclusion, à l'adaptation des logements ou à l'accompagnement social.
Bien vieillir, c'est également garantir le maintien des droits et de la citoyenneté de chacun. Les aînés ne doivent pas être marginalisés. Il est impératif de garantir à tous l'accès à des services de qualité, respectueux des besoins et des souhaits, de promouvoir une culture de l'inclusion où chaque personne, quel que soit son âge ou son degré de dépendance, est valorisée et entendue.
Au moyen de ce texte, nous avons souhaité réaffirmer les droits fondamentaux des personnes âgées et remettre l'humain au cœur des politiques publiques. Citons par exemple la mesure autorisant les résidents des Ehpad à garder leurs animaux de compagnie, à condition que le règlement de l'établissement le permette – ce n'est pas anecdotique, monsieur Guedj, ne vous moquez pas.