La Nouvelle-Calédonie a tout connu : les colonisations, les révoltes, la guerre. Et voilà qu'elle fait face aujourd'hui à un plus grand défi, l'inconnu. L'inconnu, car tout semblait écrit d'avance : elle devait devenir indépendante. Tout avait été si bien écrit par les accords.
Ces accords ont bâti des institutions organisées autour des indépendantistes, avec une assemblée et un gouvernement où la seule province loyaliste est noyée par la sous-représentation de ses élus. Comprenez, chers collègues, que les indépendantistes dirigent un pays où ils sont minoritaires de seize points dans les urnes. Ces institutions ont ensuite été ensevelies sous des vagues de transferts de compétences qui font de la Nouvelle-Calédonie le territoire le plus autonome de la République – et qu'importe si la faillite menace.
Le pire était encore à venir. La V
Ce référendum sur l'indépendance devait donc n'être une formalité. Je dis « ce référendum » car un seul suffisait si le « oui » l'emportait tandis qu'il en fallait au moins trois pour rester dans la France, ou seulement envisager d'y rester. N'oubliez pas non plus que, dans l'esprit des grands penseurs parisiens, tous les Kanaks étaient indépendantistes. L'affaire était donc entendue ! Mais la détermination du peuple calédonien a déjoué tous les pronostics de ceux qui pensaient que l'avènement de Kanaky était inévitable.
Cette population métissée, pluriethnique et multiculturelle a déjoué le destin qu'on avait esquissé pour elle, celui de l'indépendance. Un destin déjoué par le peuple calédonien et, surtout, par les Kanaks non indépendantistes, menés par de grands leaders comme le sénateur Poadja ou le président du plus vieux parti loyaliste calédonien, Alcide Ponga.
Je vous demande d'entendre aujourd'hui ce que les Calédoniens ont dit par trois fois. Permettez au Gouvernement de prendre en compte ces résultats, ces pieds de nez faits à l'histoire par amour de ce qu'est la France. Un amour dont la Nouvelle-Calédonie n'a jamais manqué.
J'entends sur nos bancs les relais du repli sur soi, qui tentent de faire reculer le Gouvernement.