Je trouve cet amendement bienvenu et j'espère que le rapporteur le maintiendra. En revanche, je suis en désaccord avec les propos de ce dernier concernant les annonces du Gouvernement, que j'ai trouvées très conservatrices : elles auraient pu être faites il y a dix ou vingt ans. On peut toutefois s'en féliciter, d'une certaine manière – je ne suis pas favorable à la politique du pire.
Cette demande de rapport ouvre des perspectives intéressantes et fixe un objectif ambitieux – 2030 – pour le lancement de la construction d'un réacteur à neutrons rapides. Cet objectif se distingue des autres hypothèses que l'on entend ici ou là – 2040 ou 2050 –, qui sont sans rapport avec notre maîtrise scientifique de cette technologie.
Permettez-moi de profiter de l'occasion pour rappeler quelques vérités sur les réacteurs Phénix et Superphénix. Le réacteur Phénix n'a pas été arrêté pour des raisons budgétaires – c'est un énième mensonge. Il est allé au bout de ce qu'il pouvait promettre à l'humanité en matière d'avancées technologiques.
Quant au réacteur Superphénix, il a été arrêté pour des raisons purement politiques ; nous le savons maintenant grâce au rapport de notre collègue Antoine Armand. La Cour des comptes l'avait déjà dit, Superphénix était en cours de rentabilisation. Bien entendu, des améliorations techniques étaient nécessaires, puisqu'il s'agissait d'un prototype industriel, mais sa durée de vie aurait pu être prolongée. Il aurait ainsi produit plus d'électricité, dégageant plus de revenus que ce qu'il avait coûté. L'arrêt de Superphénix a donc été un vrai massacre industriel et une très mauvaise nouvelle pour la science.
Grâce aux prototypes, hélas russes et chinois, nous savons que les réacteurs à neutrons rapides fonctionnent. Ces deux pays ont rattrapé la France et sont maintenant à l'avant-garde ; c'est bien triste. Plus vite nous relancerons un réacteur à neutrons rapides, mieux l'humanité se portera – la France en particulier.