Chacun verra le verre à moitié vide ou à moitié plein, en fonction de son jugement. Nous saluons cette initiative indispensable, qui n'avait que trop tardé face à une catastrophe écologique, sociale et économique ; nous avons énuméré les marques françaises tuées par la fast fashion et les pratiques assimilées. L'utilité de ce texte ne fait donc pas de doute. Pour autant, le rejet de nos nombreuses propositions visant à accroître son efficacité et sa clarté nous laisse sur notre faim. Je pense notamment au signal fort qu'aurait constitué l'inscription dans la loi d'un seuil définissant la fast fashion – quitte à le faire évoluer par décret –, ou au bonus-malus encourageant la relocalisation et les pratiques vertueuses. Sans doute faudra-t-il qu'un texte consacré à l'industrie traite de ces sujets. Nous souhaitions également interdire toute forme de publicité : cela n'a été fait que partiellement.
Néanmoins, cette proposition de loi représente un pas nécessaire, un signal envoyé aux acteurs de la fast fashion et assimilés ; en dépit de nos regrets, nous la soutiendrons donc. Le ministre nous a fait des propositions visant à le prolonger – des groupes de travail, un texte transpartisan ; c'est à cette étape que la confiance pourra se mesurer. Il est rare, comme je le disais ce matin, que la gauche de l'hémicycle, sans exclusive, soit associée jusqu'au bout à des discussions : à ce titre, l'examen de ce texte pourrait servir d'exemple au Gouvernement et aux groupes de la majorité.