Nous n'avons pas pu vous convaincre de supprimer le PFU, qui nous semble être une hérésie du point de vue de la justice fiscale et qui va à l'encontre de la logique consistant à récompenser le travail par des hausses de salaire. Mes chers collègues du groupe Les Républicains, je vous invite à réfléchir à ces amendements de repli. N'oubliez pas que j'ai voté hier en faveur de votre amendement proposant une version un peu moins favorable aux plus riches de l'exit tax justifiée en ces termes dans l'exposé sommaire : « Lors du mandat précédent, le Gouvernement a pris de nombreuses mesures favorables aux contribuables les plus aisés : suppression de l'ISF, instauration de la flat tax – qui bénéficie aux 5 % des Français les plus riches. »
Avec ces amendements, vous disposez d'une nouvelle possibilité de remettre les choses en ordre. Ce traitement privilégié accordé aux dividendes par rapport aux revenus du travail, au nom du fameux principe de stabilité fiscale paré de toutes les vertus, pousse à déconsidérer les salaires. Or vous ne cessez de nous donner des leçons en nous faisant reproche de ne pas aimer le travail et de ne pas le soutenir. M. le ministre s'extasie sur la baisse des chiffres du chômage mais, on le sait, derrière cette diminution, il y a des transferts massifs entre la catégorie A et la catégorie B des demandeurs d'emploi et des radiations en nombre des listes de Pôle emploi, sans oublier le phénomène des travailleurs pauvres.
Alors, peut-être que vous, vous aimez non pas le travail mais les dividendes. Reste que c'est sur eux que repose une politique de rééquilibrage. C'est la raison pour laquelle ces amendements de repli me paraissent être des étapes nécessaires dans la coconstruction à laquelle nous essayons de participer.
J'en profite d'ailleurs pour redemander au Gouvernement s'il compte se montrer respectueux du débat parlementaire en conservant les modifications issues des quelques amendements adoptés contre son avis.