Charles Sitzenstuhl :
Ce débat est bienvenu et j'en suis très heureux, comme beaucoup. L'industrie textile est le miroir de toutes les hypocrisies de nos sociétés, de toutes les dérives de la mondialisation. Qu'elle soit synonyme de casse sociale, nous le savons, hélas, depuis longtemps. Qu'elle soit synonyme de casse écologique, c'est une réalité que nous ne pouvons plus passer sous silence. Deuxième secteur le plus polluant après les hydrocarbures à l'échelle mondiale, le textile génère 4 milliards de tonnes d'équivalents CO2 – autant que les trafics aérien et maritime réunis. À l'horizon 2050, il émettra, à l'échelle mondiale, un quart des gaz à effet de serre. En France, 95 % des textiles consommés sont importés, essentiellement d'Asie. Un enjeu européen fondamental se niche donc derrière notre débat. Étant donné les ravages écologiques générés par l'industrie textile – que les économistes appellent externalités négatives –, nous devons réfléchir à inclure l'industrie textile dans la taxe carbone aux frontières de l'Union européenne.