Il s'agit d'un amendement de repli, par lequel nous proposons une évaluation annuelle par l'ASNR des besoins prévisionnels humains et financiers qui lui sont nécessaires, afin de contribuer à garantir l'adéquation de ses ressources et de ses missions.
Je rejoins ce qui a été dit précédemment par nos collègues : on tombe de sa chaise face à l'absence d'anticipation !
Je citerai quelques chiffres – car nous avons travaillé la question. Selon l'intersyndicale de l'IRSN, le coût de cette désorganisation s'élèverait à 5 à 10 millions dans l'immédiat et à environ 10 millions par an par la suite : la moitié du fait de l'abandon de l'activité commerciale – la fameuse dosimétrie externe dont nous avons beaucoup parlé –, l'autre moitié du fait des besoins de mise en cohérence des fonctions support, en lien avec les transferts de personnels au CEA. En outre, la nouvelle ARSN aura de très nombreuses missions et chacun sait que la charge de travail augmentera.
Le rapport de la Cour des comptes présenté hier à l'Assemblée nationale – j'ignore si vous l'avez lu – appelle « l'attention sur la thermo-sensibilité de certains sites, pour lesquels le réchauffement climatique devrait nécessiter la présence de tours aéroréfrigérantes, pour un budget d'investissement qui se situerait entre 3 et 4 milliards d'euros […], tout en risquant d'accroître les pertes de production à horizon 2050 ». Le risque d'indisponibilité pour raison climatique « pourrait être accentué en cas d'effet de cumul des rejets résultant de la prolongation du parc actuel et de la construction d'EPR 2 sur certains fleuves ». En conséquence, la Cour appelle EDF et le Gouvernement à examiner ces risques dans les études de préfaisabilité. Les personnels de la nouvelle ASNR ne manqueront donc pas de travail. Au moins devons-nous évaluer les coûts supplémentaires et allouer à l'ASNR les moyens humains et financiers d'assurer ces tâches ô combien importantes.