Pourtant, il existait déjà à l'époque d'autres autorités indépendantes, dont l'intitulé ne le précisait pas. Vous aviez donc bien conscience que le préciser, c'était envoyer un signal à un certain nombre d'observateurs et à nos concitoyens. Je ne vous prête pas malice, monsieur le rapporteur, mais la manière dont vous présentez les choses sous-entend qu'il existe une sorte de tutelle de l'IRSN par les cinq ministères avec lesquels il travaille, et qu'on ne peut donc pas tout à fait parler d'indépendance. Votre argumentaire est un peu dérangeant car, par définition, l'IRSN est indépendant, même s'il travaille effectivement en lien avec plusieurs ministères.
Je le dis donc tranquillement – j'allais même dire « en paix » : l'indépendance de la future autorité est une question centrale, fondamentale, que vous aviez déjà identifiée dans le cadre du rapport de l'Opecst, et sur laquelle de nombreux amendements, hier soir et aujourd'hui, tendent à revenir. C'est un des enjeux clés du dispositif.
J'entends les arguments du Gouvernement, mais il faudrait veiller à envoyer un signal à celles et ceux qui nous regardent. L'indépendance de l'expertise vis-à-vis de la décision est l'un des enjeux clés de la grande modification que vous souhaitez opérer : le faire figurer clairement ailleurs qu'au détour d'un simple règlement intérieur me semble absolument essentiel.