Permettez-moi d'être très clair sur un point : même si nous parvenions tant bien que mal à tenir l'objectif de déficit de 4,4 points de PIB prévu pour 2024, les finances publiques de la France ne seraient pas mirifiques : elles demeureraient parmi les plus dégradées de la zone euro. La dette publique atteindrait toujours 110 points de PIB en fin d'année 2024, soit 3 200 milliards en volume, ce qui représente une hausse de plus de 800 milliards par rapport à 2019. La charge de la dette continuerait sa hausse spectaculaire en augmentant de 10 milliards en 2024, pour atteindre 54 à 57 milliards.
Je ne suis pas là pour jouer les Cassandre, mais il faut regarder la réalité en face : la divergence s'accroît avec les économies les plus vertueuses de la zone euro, au premier rang desquelles l'Allemagne, l'Autriche et les Pays-Bas, mais aussi avec des pays comme le Portugal et l'Espagne. Le gouverneur de la Banque de France a identifié un problème de crédibilité de la France dans la sphère européenne, compte tenu de ses déficits.