Les combats faisaient rage dans Paris. Alors simple enseigne de vaisseau, servant au sein de la deuxième division blindée sous l'uniforme bleu du régiment des fusiliers marins, il porta leur ordre de reddition aux 400 soldats allemands retranchés au Palais-Bourbon. Les Allemands ignoraient qui était cet officier des Forces françaises libres. Tandis que son père libérait la France, le fils, bientôt rejoint par d'autres combattants, faisait évacuer le site où allaient bientôt renaître la liberté de parole et la vie parlementaire. À nous de nous en souvenir et de transmettre sa mémoire.
Son seul regret, sans doute, fut que le général de Gaulle, pour ne pas laisser place au moindre soupçon de favoritisme et de népotisme, ne l'admit pas dans le prestigieux Ordre de la Libération. La conduite et les états de service de Philippe de Gaulle auraient, chez tout autre combattant, justifié cette distinction.
En rendant hommage à ce grand soldat, nous, députés français, pouvons témoigner – unanimement, j'en suis sûre – que Philippe de Gaulle a bien mérité de la nation.
À sa famille, à ses amis comme à ses derniers compagnons d'armes et vétérans de la Libération, j'adresse en votre nom les condoléances attristées de la représentation nationale. Monsieur le Premier ministre, mesdames et messieurs les membres du Gouvernement, mesdames et messieurs les parlementaires, en mémoire de la haute figure de l'amiral de Gaulle, je vous demande de bien vouloir observer une minute de silence.