Intervention de Stéphane Séjourné

Séance en hémicycle du mardi 12 mars 2024 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à l'accord de sécurité franco-ukrainien et à la situation en ukraine suivie d'un débat et d'un vote

Stéphane Séjourné, ministre de l'Europe et des affaires étrangères :

Dire le contraire, c'est faire croire à nos concitoyens qu'ils pourraient être privés de leur pouvoir de décision à ce sujet ; en réalité, ce pouvoir restera aux mains des parlementaires, donc des représentants du peuple français, lorsque le sujet sera inscrit à l'ordre du jour – je le dis en particulier à l'attention de Mme Le Pen.

Mesdames et messieurs les députés, vous allez vous prononcer sur les formes que prendra la poursuite du soutien à l'Ukraine face à l'agression russe. Votre expression, celle du Parlement, est cruciale parce qu'elle intervient à un moment de bascule. Soyons à la hauteur de nos responsabilités.

Partout chez nos partenaires – je pense notamment au Royaume-Uni et à l'Allemagne, qui ont d'ailleurs signé des accords de ce type –, on trouve les mêmes questions et les mêmes débats ; partout, il y a des opinions publiques à convaincre. Mais partout, à la fin, c'est la constance de l'engagement qui triomphe : en Ukraine, c'est le défi d'une génération que nous avons à relever, le défi de la paix. En effet, de notre soutien à l'Ukraine dépendra l'état de l'Europe ; de notre soutien dépendra la possibilité pour nos concitoyens de vivre en paix, dans un monde où la violence échoue à faire valoir son diktat.

Cet accord permettra d'ailleurs de protéger les Françaises et les Français contre une menace russe qui ne disparaîtra pas. Le risque d'un retour de la guerre n'est pas une lubie mais une réalité. À Helsinki, à Riga, à Vilnius, à Varsovie, personne n'est dupe. Ne le soyons pas nous-mêmes au prétexte que quelques centaines de kilomètres de plus nous séparent de la Russie. Gardons au contraire les yeux grands ouverts sur cette situation qui nous touche car nous avons une certaine idée de la paix en Europe ; car la guerre évoque chez chacun d'entre nous, dans chaque famille, un souvenir, un récit, le traumatisme d'un passé pas si lointain ; car nous avons choisi de fonder l'unité en Europe sur de grands principes.

Nous demandons aujourd'hui aux parlementaires, par leur vote, de continuer à rendre tout cela possible.

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