La Russie seule agite les peurs, brandit la rhétorique nucléaire, mène des campagnes de désinformation pour déstabiliser nos sociétés. Ce que le présent texte permet, c'est donc de reprendre la main : l'accord de sécurité signé par le Président de la République et le président ukrainien le 16 février dernier est la suite logique de nos efforts pour accompagner l'Ukraine dans la durée. Ce n'est pas une escalade ni une fantaisie, mais une réponse forte et claire au défi d'une génération.
Depuis le premier jour, notre soutien a d'ailleurs été fort et continu, et ce dans de nombreux domaines. Il a d'abord été humanitaire : alors que la Russie vise délibérément les populations et les infrastructures civiles et énergétiques, la France a mobilisé près de 300 millions d'euros, en soutenant les ONG partenaires et les organisations internationales sur place, mais aussi en menant des opérations de solidarité, par l'intermédiaire du centre de crise et de soutien. Notre soutien a aussi été économique, dans la perspective de la reconstruction, et politique, pour que la communauté internationale continue à se rassembler derrière les Ukrainiens, comme elle le fait majoritairement aujourd'hui. Nous soutenons enfin l'Ukraine – c'est un enjeu majeur – dans la lutte contre l'impunité des crimes commis par la Russie, par exemple en appuyant les enquêtes ukrainiennes, comme celle qui est menée à Boutcha, et celles de la Cour pénale internationale, ou en contribuant à la formation de magistrats ukrainiens. Ce sont autant d'actions concrètes pour que justice soit faite, en toute transparence.
Venons-en aux questions agricoles. Selon certains, par cet accord, nous accepterions de sacrifier nos filières agricoles. Je veux être très clair : c'est une idée fausse. Cet argument ne résiste pas à l'épreuve des faits et même si ce n'est pas le sujet du jour, je veux le redire devant vous. Oui, les produits agricoles ukrainiens doivent respecter les règles et les normes européennes…