Cet accord bilatéral met en jeu l'unité européenne. À Berlin, à Vilnius, à Helsinki, à Varsovie ou à Prague – pour ne citer que quelques-uns de nos partenaires –, nous sommes attendus : notre débat et notre vote seront scrutés. Presque tous nos partenaires européens, l'Allemagne et le Royaume-Uni en tête, ont, par-delà leurs divisions partisanes, signé de tels engagements. C'est bien dans ce type d'accord bilatéral que réside l'unité européenne.
En effet, soyons clairs, cet accord de sécurité est un accord pour la paix. En soutenant l'Ukraine, nous sauvegardons ce que nous avons patiemment construit en Europe, c'est-à-dire des principes et des valeurs. Les pays de notre continent se doivent de dénoncer l'agression d'un des leurs par un autre, au nom du droit international et parce que les frontières de tout pays souverain sont inviolables. La guerre, c'est la Russie qui la veut, pas nous. La paix, c'est l'Ukraine qui la demande, avec nous.
Enfin, l'accord dont il est question aujourd'hui est un accord pour l'histoire. Nous sommes à la croisée des chemins : l'agressivité inédite dont la Russie a fait preuve ces dernières semaines l'atteste.
Je reviendrai sur les enjeux internationaux qui ont été soulevés par les différents orateurs : les menaces sur la paix, les risques d'escalade, la question agricole – j'ai bien entendu les craintes et les doutes exprimés à ce propos –, les sanctions et, enfin, l'élargissement de l'Union.
Je veux d'abord répondre à ceux qui nous accusent de menacer la paix, au prétexte que nous aidons l'Ukraine à répondre à la guerre que lui fait la Russie.