Le 24 février 2022, au matin, a sonné, pour ceux qui y croyaient encore, la fin d'une illusion : la fin de cette « fin de l'histoire » qu'on nous avait promise lors de la chute de l'Union soviétique. C'était le retour de la guerre sur le vieux continent, qui se réveillait de sa torpeur.
Les Ukrainiens, quant à eux, avaient de bonnes raisons de ne pas se fier à ces fables : la Russie de Poutine, humiliée, revancharde, cherchait – cela ne faisait aucun doute – à retrouver sa puissance perdue. C'est pourquoi, si l'Europe n'était pas prête, les forces ukrainiennes l'étaient. Le déferlement de violence de l'armée russe, supérieure en nombre, n'emporta pas la victoire rapide espérée. Ainsi, progressivement, le front s'est gelé, car si la Russie n'a pas gagné, elle n'a ni fléchi ni renoncé à ses ambitions stratégiques.
Réaffirmons-le haut et fort et prenons-en la mesure : cette agression est inédite depuis la fin de la seconde guerre mondiale. C'est la négation la plus fondamentale du droit international ,