C'est à cela que notre soutien à l'Ukraine – dont la poursuite est légitime et nécessaire – doit servir, non à un bellicisme verbal dépourvu de tout dessein stratégique clair.
Au lieu d'une politique chaotique, je plaide pour une politique réaliste ! Pour rendre la paix possible, il faut d'abord définir les conditions d'un cessez-le-feu et, grâce à une France médiatrice, garantir la sécurité de la région.
Évidemment, pour des motifs à la fois humains, stratégiques et politiques, la paix paraît inatteignable à court terme : humainement, il est illusoire de croire que les Ukrainiens vont oublier ces deux années d'agression, les morts au combat, les civils tués et leur pays occupé et détruit ; stratégiquement et politiquement, il est illusoire de croire que la Russie retirera ses troupes dans ce qui serait alors pour elle une défaite cinglante – que nous ne pourrions d'ailleurs obtenir sans l'entrée en guerre de l'Otan, donc sans une mondialisation du conflit.
Comme je l'avais déjà souligné lors du débat du 23 octobre 2023 sur le conflit israélo-palestinien, la paix semble donc aujourd'hui un rêve irréalisable ; faut-il pour autant y renoncer ? Je ne le crois pas. Il y a deux ans, Emmanuel Macron semblait en être convaincu ; il a changé d'avis, une fois de plus.