J'en viens au volet de l'accord relatif à la coopération militaire de défense, qualifié de « non exhaustif », c'est-à-dire dépourvu de toute limite, comme l'a dit lui-même le Président de la République. Comment peut-on signer ainsi un chèque en blanc à un État en guerre ?
Nous le savons tous ici : des négociations auront nécessairement lieu un jour, Emmanuel Macron nous l'a lui-même dit jeudi dernier. Dans ce cas, ne perdons pas une minute : chaque heure, chaque jour, chaque semaine apporte son lot de morts et de destructions. Si l'issue est connue, pourquoi attendre que le bilan de la guerre s'alourdisse de centaines de milliers de morts supplémentaires avant de mettre un terme à celle-ci ? Notre obsession devrait être de tout mettre en œuvre pour trouver le chemin menant à un cessez-le-feu, à une négociation garantissant la sécurité collective des pays d'Europe, de l'Atlantique à l'Oural.
Toutes les voies diplomatiques n'ont pas été explorées, loin de là. Le Brésil, l'Inde, la Chine ou encore l'Afrique du Sud ont fait des propositions et vendredi, le président Erdoğan indiquait que la Turquie était disposée à accueillir un sommet Russie-Ukraine. La Russie elle-même ne s'est-elle pas déclarée prête à signer un accord de cessez-le-feu, comme nous l'a indiqué le Président de la République ? La diplomatie, ce n'est pas uniquement savoir discuter avec ses amis, c'est aussi avoir le courage de chercher des solutions politiques plutôt que de bomber le torse et d'endosser ses habits militaires !
Œuvrer à une issue diplomatique et rapide à la guerre, ce n'est pas faire injure à l'Ukraine, dont le peuple, courageux et résistant, aspire lui aussi à la paix et à la sécurité. Garantissons-lui de nous trouver à ses côtés pour faire respecter sa souveraineté comme les résolutions de l'ONU, sous l'égide de l'ONU et, si besoin, des casques bleus : notre histoire a déjà connu de telles solutions.