Depuis deux ans, la guerre est une réalité en Ukraine. Près de 31 000 soldats ont déjà perdu la vie et on compte trois à quatre fois plus de soldats blessés, dont un nombre considérable de personnes amputées. Nous n'oublions pas les exactions commises par la Russie : le bombardement de la maternité à Marioupol, la destruction systématique des infrastructures vitales afin de priver les Ukrainiens d'eau et de chauffage, la torture et le massacre des civils à Boutcha, les viols à Brovary et les bombardements des foyers à Odessa et à Kiev.
L'agression russe a fait basculer le monde et l'Europe. La paix mondiale n'a jamais paru aussi fragile. Dans ce monde en recomposition, un engagement militaire de l'Occident pourrait accélérer les fractures et faire de la Russie un pôle d'attraction des pays souhaitant s'opposer à la domination occidentale.
En cela, la stratégie choisie le Président de la République, qui affirme que « rien n'est exclu » concernant l'envoi de troupes au sol en Ukraine, les manifestations répétées d'une posture guerrière et le manque de concertation avec nos partenaires constituent une erreur, une faute et une prise de risque inconsidérée.