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Intervention de Laurent Marcangeli

Séance en hémicycle du mardi 12 mars 2024 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à l'accord de sécurité franco-ukrainien et à la situation en ukraine suivie d'un débat et d'un vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Marcangeli :

L'heure est grave. La stabilité de notre monde est remise en cause. L'Europe affronte un défi inédit. La paix, telle que nous la connaissons, est menacée. Notre modèle de société, d'inspiration démocratique et libérale, est attaqué. Nos certitudes, valables encore il y a deux ans, sont désormais bouleversées. Ce sont là de simples rappels à la réalité, mais il faut sans cesse les répéter, au moment où les interrogations sont nombreuses et où le soutien de l'opinion publique internationale à l'Ukraine semble malheureusement marquer le pas.

Pour rester fidèles à nos valeurs et nous hisser à la hauteur de l'événement, nous devons nous tenir prêts et dire la vérité à nos concitoyens. C'est dans cet esprit que le 16 février dernier, la France et l'Ukraine ont signé un accord politique de sécurité et de défense qui n'entraîne pas de conséquences financières, pas plus qu'il ne comporte de dispositions juridiquement contraignantes : il réaffirme simplement notre engagement aux côtés du peuple ukrainien.

Le groupe Horizons et apparentés salue la décision d'organiser un débat parlementaire à ce sujet. C'est pour nous l'occasion de dresser le bilan de l'action de la France et de la communauté internationale en faveur de l'Ukraine, mais aussi de rappeler l'absolue nécessité de l'engagement de la France, sous l'impulsion du Président de la République.

Je parlais il y a quelques instants de l'exigence de vérité. La vérité, c'est que nous ne savons pas quelle sera la prochaine étape. La Russie de Vladimir Poutine ne reconnaît aucune frontière et n'a que mépris pour le droit international ; elle n'a aucune limite et ne donne aucune garantie. La vérité, c'est qu'il nous faut renforcer davantage, dans les mois et les années à venir, notre soutien militaire à l'Ukraine. Le conflit va durer ; aujourd'hui, rien n'indique qu'il pourra trouver une issue à court terme. La vérité, c'est que la guerre est en Europe et qu'il est de notre devoir, en tant que nation, de nous y préparer. Nous le faisons, à rebours du désarmement financier et moral qui a prévalu pendant des décennies.

Une ère nouvelle s'ouvre ; notre devoir consiste à y être prêts. La question se pose, légitimement, de savoir si nous avons suffisamment agi, au cours des deux dernières années, pour nous préparer à ce nouveau paradigme. Nous avons pris la bonne direction, mais il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Avec nos partenaires européens, nous avons su faire front commun. Chacun peut constater que le soutien militaire des pays européens à l'Ukraine dépasse le montant des dépenses américaines, bloquées par le Congrès. Nous devons cependant faire plus et mieux coordonner nos actions.

L'Union européenne est parvenue à réagir rapidement, en réduisant sa dépendance aux énergies fossiles russes dès le début du conflit afin de priver Moscou d'une manne financière importante ; en offrant la perspective d'un avenir commun avec l'Ukraine comme nouveau membre de l'Union européenne ; en imposant des sanctions et en gelant les avoirs russes. La question se pose désormais de l'utilisation de ces avoirs gelés en faveur de la résistance ukrainienne. Le groupe Horizons et apparentés y est favorable, et j'espère que nous aurons l'occasion d'en débattre sur ces bancs dans les semaines à venir.

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