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Intervention de Gabriel Attal

Séance en hémicycle du mardi 12 mars 2024 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à l'accord de sécurité franco-ukrainien et à la situation en ukraine suivie d'un débat et d'un vote

Gabriel Attal, Premier ministre :

En lançant son offensive, Vladimir Poutine pensait diviser l'Europe. Il avait tort. Dès les premières heures du conflit, notamment sous l'impulsion du Président de la République, elle a réagi. Elle a fait front et pris des sanctions fortes en un temps record. Depuis, malgré nos différences, malgré le chantage russe à l'énergie et à la sécurité alimentaire, malgré la désinformation et les menaces, le Kremlin n'est pas parvenu à faire plier l'Union européenne. Il n'est pas parvenu à diviser l'Europe. C'est même le contraire qui s'est produit : à l'épreuve de cette guerre, l'Europe s'est transformée et renforcée.

Le conflit a fait comprendre à chacun que notre destin collectif pouvait vaciller d'un instant à l'autre, que nous devions compter sur nous-mêmes et que nous ne pouvions pas nous en remettre au bon vouloir d'autres puissances. En deux ans, sur la base des engagements pris lors du sommet de Versailles de mars 2022, la souveraineté de l'Europe a fait des pas de géant. Souveraineté industrielle, avec un engagement sans précédent de l'Union européenne à sortir de toutes ses vulnérabilités stratégiques – je pense aux semi-conducteurs ou aux matières premières critiques. Souveraineté énergétique, avec la fin de la dépendance de certains pays d'Europe au gaz russe. Souveraineté stratégique, avec l'adoption de la boussole commune que constitue le premier Livre blanc de la défense européenne.

Le résultat est clair : nous sommes plus unis, plus forts, plus indépendants qu'avant. L'Europe puissance se construit et avance ; elle protège la France et les Français. Vladimir Poutine n'y croyait pas ; nous lui apportons la démonstration qu'il se trompait. En lançant sa guerre, Vladimir Poutine pensait aussi diviser l'Otan. Une fois de plus, il avait tort. L'Alliance atlantique s'est renforcée et des pays dont l'adhésion était impensable il y a encore deux ans, la Suède et la Finlande, l'ont depuis rejointe.

Sous l'impulsion du Président de la République, nous avons apporté un soutien massif, constant et déterminé à l'Ukraine. Un soutien politique, d'abord. La France est depuis les premiers jours aux avant-postes de la communauté internationale pour organiser et mobiliser le soutien à l'Ukraine. Elle se tient à l'écoute des demandes de son allié et tente d'y répondre au mieux. C'est d'ailleurs à Paris, à l'initiative du Président de la République, qu'a eu lieu ces dernières semaines une conférence de soutien à l'Ukraine réunissant vingt-sept chefs d'État ou de gouvernement ou leurs représentants.

Notre soutien est humanitaire, ensuite. Le ministre de l'Europe et des affaires étrangères aura l'occasion d'y revenir plus en détail. Nous avons fourni plus de 210 tonnes de matériels et de médicaments et mené plus de cinquante opérations d'urgence répondant aux priorités fixées par Kiev : envois médicaux et évacuations sanitaires, appui à la sécurité civile ukrainienne, envois de semences agricoles et de produits alimentaires. Sous la coordination de la cellule interministérielle de crise, nous avons pu accueillir 100 000 réfugiés ukrainiens et scolariser en France près de 18 000 enfants.

1 commentaire :

Le 22/03/2024 à 10:13, Aristide a dit :

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En revanche la France n'a recueilli aucun réfugié palestinien, ou alors 2 ou 3...

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