Monsieur le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, mon département des Pyrénées-Orientales subit, depuis le printemps 2022, une forte sécheresse. C'est le seul département français contraint, depuis cette date, à des restrictions d'eau continues. Tous les indicateurs sont au rouge : les rivières et les sols sont asséchés, le niveau des nappes phréatiques est au plus bas et les lacs se vident. C'est toute une économie – je pense en particulier aux filières touristique, agricole et du bâtiment – qui se retrouve bouleversée à cause du manque d'eau. À certains endroits, la garrigue meurt sur pied, au point que les apiculteurs ne peuvent nourrir leurs abeilles, ce qui fait chuter de façon vertigineuse la production de miel. La ressource en eau potable est désormais en tension dans quarante-deux de nos communes.
Pour définir un plan d'action, le préfet a réuni, le 30 janvier dernier, les experts, les élus des différents établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), les représentants du monde économique et les membres de la mission interministérielle dédiée. Pour faire face à cette situation inquiétante, on organise de nombreuses réunions avec le département ou la chambre d'agriculture ; on y fait le bilan des carences du passé, on envisage l'avenir, on fait des projets, mais rien de plus. Les ministres Marc Fesneau et Agnès Pannier-Runacher sont venus en reconnaissance sur place, mais rien de réel ni de concret n'est décidé à court terme s'agissant de l'alimentation en eau.
Monsieur le ministre, vu ces problèmes et l'urgence de la situation, nous vous réclamons, avec les élus de mon territoire, un véritable plan Marshall pour l'eau dans les Pyrénées-Orientales, avec des garanties pérennes et des annonces claires quant aux financements – ou, tout du moins, des arbitrages rapides susceptibles de débloquer des enveloppes budgétaires au profit d'éventuels projets structurants.