Le service d'accueil des urgences de l'hôpital de Manosque est en effet l'un des trois services de cette nature dans le département des Alpes-de-Haute-Provence. Sa situation est très préoccupante : vous l'avez rappelé, il a connu plus de 266 nuits et trente-deux jours de fermeture lors de la seule année 2023. Le problème principal est connu : il tient au manque de médecins urgentistes – ils ne sont que neuf alors qu'il en faudrait seize – et a entraîné une forte baisse de l'activité, d'où un report de la charge sur les établissements voisins – lesquels sont confrontés à des problèmes similaires.
L'ARS apporte cependant un soutien significatif à l'établissement, tant sur le plan financier – y compris sous la forme d'une aide à la trésorerie qui a atteint 3 millions d'euros au cours des deux dernières années – que sur le plan opérationnel et organisationnel – renforcement des moyens du Samu et appui à la politique de gestion des ressources humaines de l'établissement. Le directeur général de l'ARS s'est tenu aux côtés de l'hôpital pour signifier non seulement son soutien mais, surtout, l'importance du suivi de ces mesures.
En réalité, tous les départements sont concernés par les contraintes d'accès aux soins de premiers recours en raison de la géographie et de la démographie médicales. Des efforts significatifs ont été consentis, notamment pour soutenir le déploiement de maisons de santé pluridisciplinaires – leur nombre est passé à quatre en 2018 puis à seize en 2024 –, pour financer des bourses et augmenter le nombre de places de stage afin d'attirer le plus grand nombre d'internes sur le territoire, ou encore pour rehausser, de l'ordre de 20 % d'ici à 2027 – vous demandiez le chiffre – le nombre de médecins formés dans la région.
Si des défis subsistent, le département affiche une évolution plutôt positive : le taux élevé de médecins généralistes – 94 pour 100 000 habitants – surpasse la moyenne nationale, et les nouvelles installations de médecins – 17 l'année dernière – témoignent d'une tendance encourageante. Il n'en reste pas moins que les points sur lesquels vous nous alertez sont préoccupants, mais tels sont les éléments que le ministre de la santé tenait à vous communiquer.