Intervention de Marc Fesneau

Séance en hémicycle du mardi 12 mars 2024 à 9h00
Questions orales sans débat — Filière viticole

Marc Fesneau, ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire :

Il ne m'avait pas échappé que vous aviez été assez vigilant quant à la répartition de l'enveloppe, qui a été faite en fonction des volumes commercialisés, soit un critère davantage mathématique que géographique. Or la Gironde et l'Hérault – ce n'est pas vous faire offense que de le dire – sont des départements où l'on commercialise plus de vin que les Pyrénées-Atlantiques, bien que le vin des Pyrénées-Atlantiques soit remarquable.

Je vous sais gré de vos remerciements. D'emblée, une enveloppe indicative avait été allouée mais elle ne s'élevait pas encore à 80 millions – continuons de faire des mathématiques : 8 à 10 millions d'euros étaient prévus pour s'adapter aux nouveaux besoins exprimés dans les territoires. Dans votre département, un peu plus de 400 000 euros seront dédiés à la lutte contre le mildiou. Ailleurs, ces fonds permettront de faire face à la sécheresse ou à une crise plus profonde.

Même si ce n'est pas l'objet de votre question, nous devrons réfléchir à l'avenir du vignoble d'ici dix, quinze ou vingt ans, afin d'éviter la répétition, chaque année, de l'alternative entre distillation et mesures d'urgence. De redoutables défis sont à relever : la reconquête du marché à l'export mais aussi le dérèglement climatique, qui pose de nombreux problèmes, en particulier le défi de l'eau – même si en l'espèce, votre département est moins concerné. Il faut rendre les territoires viticoles résilients, d'où la question des réserves d'eau, notamment dans les Pyrénées-Orientales, dans l'Hérault et dans l'Aude. Ces réserves permettent non pas de produire en abondance mais simplement de faire vivre le pied de vigne.

Nous devons également faire face aux maladies. Nous avons instauré un dispositif assurantiel qui ne couvre pas les maladies mais les calamités de diverses natures – sécheresse, grêle ou encore gel. Il s'est bien déployé en 2023 ; il faut qu'il en soit de même en 2024.

Par ailleurs, nous devons miser sur la recherche et l'innovation. Vous avez évoqué les traitements de biocontrôle. Lorsqu'ils existent, il faut pouvoir les utiliser le plus rapidement possible, notamment lorsqu'ils le sont déjà dans d'autres pays européens. C'est une question de bon sens : quand un dispositif est utilisé en Italie ou en Espagne, il n'y a aucune raison qu'il ne le soit pas dans les Pyrénées-Atlantiques.

S'agissant du mildiou, les recherches s'appuient sur de nouvelles techniques de sélection – NBT – et de nouvelles techniques génomiques – NGT – dont nous espérons que l'usage sera autorisé par un accord européen, car nous en avons besoin pour créer des plantes plus résistantes face à des maladies vouées à se développer.

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