C'était il y a treize ans jour pour jour : un séisme de magnitude 9 et un tsunami ravageaient les côtes du nord du Japon et endommageaient gravement la centrale nucléaire de Fukushima, conduisant à l'évacuation de 200 000 personnes d'une zone désormais maudite. Avec la fusion des cœurs des réacteurs, une catastrophe climatique a entraîné une catastrophe nucléaire.
L'anatomie de la catastrophe, la deuxième plus grave de l'histoire, révèle qu'on trouve à son origine une défaillance du système de sûreté. Les nombreux rapports rédigés depuis pointent une négligence de l'opérateur japonais et, plus en amont, une absence d'indépendance de l'organe de réglementation et une complaisance à l'égard de l'opérateur.
Cet accident conduira de nombreux pays à abandonner l'atome et d'autres, comme le nôtre, à rehausser à juste titre leurs exigences de sûreté pour éviter un nouveau scénario catastrophe. En effet, rappelons-le, la France est le pays le plus nucléarisé au monde. Il ne s'agit donc pas de prendre position pour ou contre le nucléaire, mais de savoir comment vivre en sécurité avec celui-ci. Dans un pays qui compte cinquante-six réacteurs, il est évident que lorsqu'on traite d'objets aussi dangereux que des matières radioactives, il est essentiel d'être intransigeant sur la sûreté et la sécurité.