Intervention de Marianne Maximi

Séance en hémicycle du lundi 11 mars 2024 à 16h00
Protection des enfants victimes de violences intrafamiliales — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarianne Maximi :

Je m'inquiète que le Gouvernement ait décidé d'annuler près de 3 % du budget de la mission "Justice" d'un trait de plume, par décret. La situation de la justice est à l'image de la chaîne de la protection de l'enfance, qui est en train de s'effondrer sous vos yeux, monsieur le garde des sceaux. Vous pouvez vous targuer d'avoir les meilleurs textes d'Europe et du monde, mais vous ne pouvez pas ignorer les alertes qui affluent de toutes parts : des travailleurs sociaux, des soignants, des professeurs, des magistrats, des personnels de l'aide sociale à l'enfance (ASE), des assistants familiaux et même de la Défenseure des droits et de l'ONU.

Tous les maillons de la chaîne de la protection de l'enfance dysfonctionnent : des enfants appellent le 119 mais n'obtiennent pas de réponse, faute de personnel ; des informations préoccupantes ne sont plus traitées dans les délais ; des mesures ordonnées par les juges ne sont plus exécutées, faute de places ; des enfants sont hébergés dans des lieux inadaptés à leur situation et sont exposés à de graves dangers. En deux mois, deux jeunes de 14 et 15 ans sont décédés dans le cadre de leur placement.

Je dénonce l'absence de réaction des pouvoirs publics alors que les drames se multiplient. C'est pourquoi, avec quatre-vingt-quinze députés de quatre groupes parlementaires, nous avons déposé une proposition de résolution visant à créer une commission d'enquête sur les carences de l'action publique en matière de protection de l'enfance. J'appelle tous les parlementaires à la soutenir.

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