Mmes Rachel Khan et Céline Pina étaient invitées en tant que citoyennes. C'est leur point de vue qui nous intéressait. Nous avions invité des associations féministes, mais elles nous boycottent. La Fondation des femmes et Osez le féminisme ! ne viennent plus sur nos plateaux. Peut-être aurions-nous pu les réinviter – il est vrai que nous ne l'avons pas fait. J'ai estimé qu'avec les interventions de Rachel Khan et de Céline Pina, l'expression d'une défense de la constitutionnalisation de l'IVG était suffisante.
Nous avons effectivement des experts, qui ne sont pas forcément des universitaires – je le précise car la question a été posée lors d'une précédente audition. Nous avons un expert médical, Brigitte Milhau, un expert militaire, le général Bruno Clermont, un expert judiciaire, Georges Fenech, ou encore un expert « idées », Nathan Devers, diplômé de Normale Sup. Nous sollicitions auparavant des experts ès qualités, qui intervenaient deux minutes sur les plateaux, comme à iTélé ; nous préférons désormais sélectionner des experts susceptibles de développer davantage leur analyse et de participer au débat.
Je ne connaissais pas les projets d'Éric Zemmour. J'ai invité un journaliste, un chroniqueur, un éditorialiste que toutes les chaînes d'information s'arrachaient. Serge Nedjar a essayé de le convaincre de venir chez nous, et quand Éric Zemmour est arrivé, je m'en suis réjoui. J'ai spécifiquement travaillé avec lui pour que ses interventions restent dans l'actualité, dans l'information, et qu'elles ne s'inscrivent pas dans un quelconque agenda. Ce qui m'importait, c'était son regard sur l'actualité.
S'agissant du scandale, je vois bien où vous voulez m'emmener. Pour les militantes féministes, le fait de parler de scandale est une façon de faire taire les femmes parce qu'elles s'exprimeraient trop fort.
Je n'ai rien contre le scandale, mais il faut tenir l'antenne. Les conventions nous en font l'obligation. Or ce n'est pas toujours facile de maîtriser l'antenne, il nous arrive d'échouer. Nous essayons donc d'assurer cette maîtrise le plus en amont possible. Parfois, cela ne marche pas. Bien entendu, il faut qu'il y ait du débat, que cela respire, qu'il y ait de l'air. Parfois, cela se fait sur le même plateau, parfois on choisit de le faire sur des plateaux différents. C'est notre liberté éditoriale.