Le différé était de vingt à trente minutes, ce qui laissait le temps de couper, si besoin était – ce qu'il nous est arrivé de faire. De manière générale, je suis contre le différé, car nous sommes une chaîne de direct. Je rappelle en outre que c'est au cours d'une émission enregistrée, que nous avons commis l'erreur impardonnable que nous avons évoquée au début de la réunion. Malgré un contrôle permanent, il nous arrive de faire des erreurs. Nous sommes des journalistes et, à ce titre, nous exerçons un métier humain. Notre profession n'est pas réglementée ; notre expérience professionnelle s'est nourrie des fonctions que nous avons exercées dans les rédactions auxquelles nous avons successivement collaboré, ainsi que de l'expérience des journalistes qui nous ont précédés.
Je ne peux pas me dire que la solution consisterait à passer au différé pour la retransmission des émissions. Au cours d'une émission de plateau, d'une durée d'une heure et demie à trois heures et demie, on peut parfois laisser passer des choses. Ce qui a changé, aujourd'hui, et c'est particulièrement vrai pour CNews, c'est que des gens passent leur temps à nous examiner à la loupe et sont prêts à faire diffuser ou buzzer le premier faux pas. Il est très important de noter la façon dont les réseaux sociaux ont été utilisés – et sont toujours employés – par des personnalités venant chez nous. Un scandale a éclaté autour de Claire Nouvian en raison d'un montage honteux, à charge, réalisé contre Pascal Praud. Je connais bien le montage, puisque c'était l'objet de mon mémoire de maîtrise de cinéma. Je sais très bien comment on peut faire dire à des images, à une séquence, le contraire de ce qu'elles expriment.
Nous sommes une chaîne de direct : c'est le direct qui nous tient, qui nous plaît et que nous savons faire. Et nous souhaitons continuer à le faire.