Ce qui m'intéresse, c'est d'être en phase avec le public. Quand quelqu'un a beaucoup de succès – c'est le cas de Messmer –, ça m'intéresse. C'est ma mission. Je me suis d'abord formé à TF1, qui pratique un journalisme plutôt grand public ; j'ai travaillé à RTL, radio très grand public. On me reconnaît un peu d'intuition quant à ce qui peut intéresser le public. Je propose donc toutes sortes de sujets, parfois dérisoires, mais révélateurs de la société. Toutes les chaînes d'info ont évoqué le chien Mowgli : on peut juger l'épisode anecdotique et ne pas en parler. Le message qui lui était consacré sur Twitter, désormais X, a atteint 15 millions de vues. Je n'en parle pas le premier jour, mais ensuite je vois ce chiffre monter, monter, monter. Je suis une éponge. Je me demande pourquoi les gens parlent de ce chien vu dans un train, et je me rends compte qu'il y a un débat. Voilà comment se construisent mes plateaux et mes émissions : toujours de manière empirique. La conférence de rédaction est permanente : nous parlons sans arrêt ; j'appelle Laure Parra à Marseille et Mickael Chaillou à Nantes, pour connaître leurs impressions sur le terrain et savoir ce qui s'y passe. Laurence Ferrari est comme moi passée par TF1 et Sonia Mabrouk par Europe 1 : nous sommes pareils ! Nous sommes d'abord des journalistes, des témoins de notre temps. Je revendique l'exactitude des faits – c'est notre religion –, mais dans un second temps viennent le décryptage et l'analyse.