Intervention de Serge Nedjar

Réunion du jeudi 29 février 2024 à 9h00
Commission d'enquête sur l'attribution, le contenu et le contrôle des autorisations de services de télévision à caractère national sur la télévision numérique terrestre

Serge Nedjar, directeur général de la chaîne CNews, directeur de la rédaction :

Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de nous expliquer sur ce qui est arrivé dimanche. Vous avez utilisé les bons qualificatifs : « ignoble, inacceptable ». Nous les faisons nôtres. C'est en effet une erreur inacceptable d'autant qu'il s'agit d'une émission enregistrée.

Elle est enregistrée le vendredi et est soumise ensuite à une commission de visualisation – toutes les émissions enregistrées sont regardées et analysées pour s'assurer que le contenu, d'une part, est cohérent avec le sujet, et d'autre part, ne contrevient pas à nos obligations. Lors du visionnage, plusieurs problèmes ont été relevés et nous les avons corrigés. Avec le concours du rédacteur en chef de l'émission, un nouveau montage a été effectué ; nous avons fait une nouvelle version que nous appellerons V2.

Il faut savoir que l'émission est codiffusée sur Europe 1 qui doit auparavant la retravailler pour l'adapter au rythme de la publicité sur son antenne. La version V2 a bien été transmise à Europe 1. C'est cette version qui aurait dû passer dans ce que j'appellerai les tuyaux de diffusion de la chaîne pour être diffusée en temps et en heure. Or il se trouve – et c'est là tout l'objet de l'enquête que nous menons depuis le début de la semaine – qu'en raison d'un problème technique, la V2 n'est pas entrée dans les tuyaux ; c'est la version initiale V1, celle que nous voulions bien évidemment bannir, qui l'a été.

Le résultat, vous l'avez dit, est un choc très important pour l'ensemble des rédacteurs de la chaîne et pour le public – il y a eu énormément de réactions. C'est une erreur impardonnable d'autant plus qu'elle concerne une émission enregistrée. C'est ce qui nous travaille le plus depuis le début de la semaine. Comme vous le savez, nous sommes une chaîne qui est entièrement en direct – de six heures à une heure du matin, soit dix-huit heures par jour, sept jours sur sept, donc environ 5 000 heures de direct par an. On le sait bien, les incidents, les problèmes, les manquements les approximations peuvent survenir dans un direct, mais, dans une émission enregistrée, c'est intolérable.

J'utiliserai à dessein le terme de traumatisme. Il s'est passé des choses que nous ne parvenons pas à expliquer. Nous sommes en train d'investiguer.

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