Monsieur Saada, la liste de vos titres et mandats impressionne. Vous êtes membre du directoire du groupe Vivendi, directeur général et président du directoire du groupe Canal+, vice-président du groupe Lagardère, administrateur et président-directeur général de Dailymotion, président de l'Olympia, administrateur de Gameloft SE, et je laisse de côté la quinzaine de lignes qui suit sur le site de Vivendi.
Là se dessine bien le fameux empire Bolloré – télévision, presse papier, jeu vidéo, spectacle, édition – qui, si divers soit-il, présente une certaine constance dans la méthode : une sorte de grand remplacement opéré à chaque rachat. Nous l'avons notamment observé lors de la reprise par Canal+ d'Europe 1, d'iTélé devenue CNews, de Paris Match et du Journal du Dimanche. Nous l'observons au sein du groupe Hachette avec la tentative d'imposer à la tête de Fayard Lise Boëll, l'éditrice d'Éric Zemmour, et de lui permettre d'accoler la marque Fayard aux éditions Mazarine.
Ces grands ménages sont assortis de clauses de confidentialité pour ceux qui partent. Jean-Baptiste Rivoire vient d'être condamné pour avoir voulu « dévoiler les coulisses de l'éradication de "l'esprit Canal" entre 2015 et 2021 », selon ses termes. Combien de personnes ont quitté le groupe Canal+ depuis son intégration dans l'empire Bolloré ? Parmi elles, combien sont soumises à des clauses de confidentialité ?